Des risques plus élevés pour les enfants en raison des mesures visant à enrayer le coronavirus

En raison des mesures mises en place pour enrayer la pandémie de COVID-19, des millions d’enfants dans le monde sont exposés à des risques accrus. En font partie les mauvais traitements, la violence fondée sur le genre, l’exploitation, l’exclusion sociale ainsi que le fait d’être séparés de leurs personnes de référence principales. L’UNICEF demande aux gouvernements de garantir la protection et le bien-être des enfants face aux conséquences de la pandémie auxquelles on peut s’attendre au niveau économique et social. Cette crise mondiale touche tous les enfants, le virus ne fait pas de distinction.

© UNICEF/UN0314512/Pudlowski

. «L’expérience accumulée par l’UNICEF dans son travail lors de situations de crise tout autour du globe montre à quel point il est important, dans ces circonstances exceptionnelles, de veiller particulièrement au respect des droits de l’enfant, notamment la protection, l’instruction scolaire et les loisirs, de manière à ce que les enfants puissent continuer d’être des enfants », note Bettina Junker, directrice générale d’UNICEF Suisse et Liechtenstein.

En l’espace de quelques semaines, le coronavirus a bouleversé la vie de millions d’enfants et de leurs familles dans le monde entier. Des mesures importantes pour endiguer la pandémie – par exemple les fermetures d’écoles et les restrictions de mouvement – interrompent leur vie normale et peuvent être une charge très lourde, en particulier pour les enfants désavantagés. Les parents et les personnes de référence qui ne peuvent plus travailler sont soumis à des facteurs de stress supplémentaires.

En raison de la stigmatisation liée au COVID-19, certains enfants subissent une violence et une charge psychologique supplémentaires. Si l’on ne tient pas compte des besoins de protection spécifiques des filles et des femmes, le risque d’exploitation sexuelle, d’abus et de mariages d’enfants peut augmenter. Des observations récentes faites en Chine indiquent que la violence domestique à l’encontre des femmes et des enfants a nettement augmenté au cours des mois passés. 

Avec le concours de ses partenaires de l‘«Alliance for Child Protection in Humanitarian Action», l’UNICEF a publié des Lignes de conduite pour soutenir les autorités et les organisations dans leur action contre la pandémie.

« Le coronavirus touche beaucoup plus d’enfants et de familles que le nombre réel de personnes affectées par une infection», relevait Cornelius Williams, directeur du département de protection de l’enfant à l’UNICEF. «Les écoles ferment, les parents doivent faire face à de nouvelles difficultés pour s‘occuper de leurs enfants et s’en sortir. Les enfants sont exposés à des dangers accrus. Ces nouvelles lignes de conduite donnent aux gouvernements et aux autorités un aperçu des mesures pratiques à prendre pour protéger les enfants dans cette période d’incertitude.»

Lors de crises sanitaires précédentes, on avait déjà observé une augmentation des abus d’enfants et de l’exploitation des enfants. Les fermetures d’écoles en raison de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016 ont entraîné par exemple une hausse de travail des enfants, des cas de négligence, des abus sexuels et des grossesses précoces. Rien qu’en Sierra Leone, le nombre des grossesses d’adolescentes a augmenté de 7 000 à 14 000. 

L‘UNICEF et ses partenaires appellent les gouvernements et les autorités responsables de la protection de l’enfant dans le monde entier à faire le nécessaire pour protéger les enfants dans le cadre de toutes les mesures mises en place pour enrayer et prévenir l’épidémie de COVID-2019. En font partie:

  • La formation du personnel dans les structures de la santé, de l’éducation et de l’encadrement à propos de la protection de l’enfant dans le contexte de la pandémie de COVID-19; ceci inclut la prévention de l’exploitation sexuelle et des abus ainsi que le signalement des mises en danger;
  • La formation de personnel qualifié sur la question de la violence fondée sur le genre et la collaboration des services de santé afin de soutenir les enfants qui survivent à la violence fondée sur le genre;  
  • Un bon système d’information sur les offres de soutien pour les enfants et les mécanismes d’admission;
  • Intégrer aux programmes et au travail de plaidoyer les expériences des enfants et des jeunes face à la pandémie; 
  • Le soutien ciblé des structures d’encadrement et des familles, surtout celles qui sont particulièrement défavorisées, afin de garantir le bien-être psychique des enfants et leur procurer ce dont ils ont besoin;  
  • Le soutien financier et matériel des familles qui subissent des pertes de revenu; 
  • Des mesures concrètes pour éviter la séparation des enfants et de leurs familles et un soutien pour les enfants dont les parents ou des personnes de référence importantes sont tombées malades ou sont décédées; et
  • La prise en compte de la protection de l’enfant dans toutes les mesures visant à enrayer la pandémie.

Service pour les rédactions
Les lignes de conduite concernant la protection des enfants pendant la pandémie de COVID-19 peuvent être téléchargées ici. 

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Jürg Keim
Attaché de presse
UNICEF Suisse et Liechtenstein
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